mardi 1 mai 2012

Pour la journée des sables, mon récit du MDS 2012

En quelques mots, le résumé d'un projet démarré en décembre 2010 et d’une aventure sportive et humaine de 7 jours.
6 mois pour obtenir l'accord de l’entreprise et le budget, 5 mois de mise en place, 5 mois d’entraînement, 7 jours de course, 2 équipes, 7 hommes, 1 collecte de dons pour l'association Petits Princes

Les derniers jours avant le départ ont été eux plus tendu.
Récupération des derniers matériels et de toute la diététique avec un grand travail d'optimisation des Kcal et du poids de chaque élément supplémentaire à intégrer dans le sac.
Le poids final des sacs de chacun s'est échelonné de 7,5kg à 9kg dont 4,5 kg de nourriture, le duvet, des vêtements chauds ou de rechange et le matériel obligatoire (couteau, aspi venin…)

J'ai oublié de parler de la préparation des pieds.
Cette étape essentielle a pris plusieurs semaine avec l’application d’un premier produit pendant 15 jours qui sèche bien la peau, puis quotidiennement, application de jus de citron le matin et crème adoucissante le soir.

Début avril nous étions donc fin près pour affronter les éléments dans ce désert du sud Marocain.
D'autant plus gonflés à bloc que nos plus fervents supporters avaient déjà permis de récolter pour l'association Petits Princes plus de 11000€.

Après une journée de transit assez éprouvante entre attente, contrôles des papiers, avions, bus, camions militaires, nous sommes enfin arrivé sur le Bivouac.
Nous avons pris possession de la tente n°22 qui allait nous accueillir pendant plus d'une semaine.
Déjà dans le désert, mais avec des villages à proximité, nous découvrons ces paysages magnifiques avec cette lune pleine et rougeoyante qui s'est levé entre 2 montagnes alors même qu'à l'opposé le soleil se couchait dernière d'autres montagnes.

Les contrôles du samedi terminés (et 1 balance en moins), nous profitons de cette journée pour une petite balade agrémentée de photo souvenir.
C'est aussi l'occasion de positionner les bandes Elastoplast sur les épaules et sur le bas du dos pour éviter les frottements.
La chaleur de ce samedi n'est pas étouffante car il y a un petit vent permanent.
Nous sommes tous impatiens de prendre le départ mais il reste une nuit et la course commence.

Etape 1, dimanche de Pâque: 33,8km au programme. Le départ est enfin donné après le briefing.
J'ai trouvé l'étape particulièrement chaude peut être à cause de l'absence de vent. (41 °C au soleil à 11:00)
La difficulté pour ces premières étapes est toujours le dosage de la vitesse, aller suffisamment vite pour obtenir un classement raisonnable, mais rester prudent pour aborder les étapes suivantes dans un état de fraîcheur intact.
J'avais eu l'impression d'aller trop vite, mais avec le recul, le rythme était le bon.
Au bivouac, le vent s'est levé et se jour là, la chaleur sous la tente m'a donné un mal de crâne.

C'est Francis, le 8° de notre tente 22 qui nous a fait peur en arrivant tardivement vers 17 h ce jour là.
Il est arrivé épuisé avec une boisson de réhydratation fournie par les docteurs. Il a vraiment souffert de la chaleur ce jour là avec son sac de 13 kg.
Une solidarité s'est mise en place sous la tente pour lui apporter notre aide et notre réconfort morale.
Il a pu repartir le lendemain, à notre grand étonnement et a fini la course en faisant une remonté extraordinaire dans le classement.

Coté nuits, elles sont bien évidement difficile compte tenu du confort rustre, mais je ne suis pas réveillé par le froid comme j'avais pu l'être en 2008.
Pour autant, la sensation de ne pas dormir domine. C'est le témoignage (des autres) sur nos ronflements qui nous rassurent sur nos temps de sommeil.

Etape 2, lundi 9: 38,5 km, c'est sans doute l'étape que j'ai préférée par la variété et la beauté de ses paysages.
Dans le lac asséché, en plus du troupeau de chameaux qui s'était arrêté pour brouter, j'avais pu contemplé les mirages blanchâtres. Heureusement, je ne manquais pas d'eau!
Plus loin, les dunettes de sable un peu rouge contrastées avec les longs plateaux caillouteux ocres et noirs.

Jolie les dunettes, mais mes guêtres n'ont pas tenu. Le velcro qui permet l'étanchéité de la partie basse des chaussures, collé sur mes chaussures avec de la colle néoprène, n'a pas tenu.
Heureusement, j'ai prévu dans mon sac un nécessaire de couture. J'ai donc pu faire régulièrement des réparations de fortune.
Ce jour là, le Bivouac était posé comme tous les soirs sur un plateau caillouteux, sauf qu'à proximité on disposait de sable meuble.
C'est Mérile qui a eu l'idée de se faire un matelas de sable pour une nuit plus confortable.
Alors ni une ni deux, on est allé cherché la poubelle mis à disposition des toilettes (on y a laissé le sac) et on s'en est servi pour transporter du sable sous la tente.
Quelques aller retour plus tard, on profité de ce matelas de fortune. J'ai pas souvenir avoir dormi plus cette nuit là, mais le dos à dû sentir la différence.

Etape 3, mardi 10: 35 km. Pas de difficulté particulière, si ce n'est l'approche de l'étape longue. Serons nous encore suffisamment frais?
En tout cas, la décision est prise, il faut lever le pied. Sur cette étape, je m'impose une alternance de 15 min de course et 5 min de marche.
De toute façon, il faut boire, s'alimenter et prendre les pastilles de sel.
Le ciel est assez couvert et la chaleur moins présente, d'autant qu'il y a toujours un peu de vent.
Malgré mes coutures de velcro, il m'a fallut déchausser au CP2 pour enlever le peu de sable qui était entré. La texture de mes chaussures a l'avantage de ne pas laisser passer le sable, sauf par le haut, bien sûre.

Etape 4, mercredi 11: 81,5 km. Le départ devient habituel vers 08:30, sauf que Mérile et Ludo, classés en individuel dans les 50 premiers restent là.
Ils partiront dans 4 h. Je démarre l'étape avec Tof qui s'est fracturé un orteil.
Il y aura beaucoup de sables dans cette étape et des dunes plus hautes cette fois et donc plus compliquées à aborder.
Tof a rapidement repris son rythme et je suis resté souvent seul.
Dans ces moments, je me remémorai tout cet entraînement, ces heures à se préparer, mais aussi les différentes phases de ce projet, tous les encouragements que l'on avait pu recevoir.
Et puis toute cette solidarité qui a permis de récolter plus de 11 000 € pour l'association Petits Princes, c'est magique!
Parfois en rattrapant une personne, la discussion s'engeait, en français ou en anglais. C'est quand même extra de pouvoir échanger avec des étrangers, là en plein milieu du désert.
Déjà la tête de course, partis 4 heures après nous, nous rattrape. C'est impressionnant de voir ces athlètes. Ils ne semblent pas aller bien vite, mais impossible de les suivre.
Un peu plus loin quand même je rattrape Aziz. Il n'est pas très bien et marche, mais j'arrive à l'entraîner à trottiner avec moi sur un rythme tranquille.
Petit à petit, il accélère alors cette fois, c'est moi qui reste avec lui. Jusqu'à ce que le rythme soit trop élevé, je le laisse filé.
Il doit me rester une quinzaine de kilomètre jusqu'à l'arrivé, peut être 20.
Je crois bien que c'est à ce moment que le CP suivant, ce devait être le 5, se faisait vraiment attendre. Ce tronçon semblait interminable.
Ensuite la nuit est apparu, encore quelques kilomètres puis l'arrivé, avec une bonne fatigue, mais sans aucune blessure.
A chaque arrivé, je fais quelques signes à la Web cam, même si, pour ceux qui nous suivent cela peut paraître court. Et juste derrière, un thé nous attend.
Cette fois, c'est le soulagement et le lendemain on profitera de la journée de repos.
Ce jeudi là, comme les autres après midi, on a partagé notre course, les difficultés, les joies.
Et à la tombé des résultats, on est encore plus galvanisé, même si on a du mal à croire notre position qui sont ce jour là 3° et 5° dans le classement par équipe.
Evidement, les résultats sont épluchés, peut-on gagner une place, peut-on se faire rattraper? C'est l'excitation de la compétition.

Etape 5, vendredi 13: 42,2 km. Epreuve reine, le Marathon. C'est pas aujourd'hui que l'on fera un chrono, mais on peut pour la première fois lâcher le frein à main.
Le sac est réduit à environ 3 kg et l'étape nous réserve quelques difficultés à cause de passage sablonneux.
Au départ, je pars peut être un peu fort, ce qui me vaudra plus tard le surnom de Bip-Bip. Mais ça ne dure pas.
Je finis avec une moyenne proche de 9 km/h, content de moi.
Cette fois, mes muscles me rappellent que j'ai forcé. Mais bon, on est sur la fin.
Le classement se maintient, toujours aussi fabuleux.

Etape 6, samedi 14: 15,5 km - la libération. 6 km roulant avant quelques belles dunes.
Cette fois encore, le départ est rapide, j'essaie de m'accrocher au trio de tête du Team GROUPAMA, mais c'est dur.
Pas d'eau pour ce dernier CP. Ces dunes sont magnifiques. Le rythme est soutenu, on sent que chacun a envie d'en finir et les encouragements entre coureurs se font de plus en plus chaleureux.
Enfin, on aperçoit du public, signe de l'imminence de l'arrivée. Il faut rester prudent et ne pas écouter les "plus que 300m".
L'arrivée se voit à la dernière minute. OUF!!
Beaucoup de spectateur, enfin plus que d'habitude, pour ce final. Remise de médaille, sac repas pour le transfert en bus.
Ca n'a pas été le moment le plus émouvant. J'en ai eu d'autre, pendant la course et à l'arrivée des pompiers de Vannes sur l'étape longue.
Heureux d'en avoir fini, d'avoir réussi cette belle aventure avec en plus un classement inespéré.

Ce qui me réjouit aussi, c'est tous les rêves qui vont pouvoir être réalisé par des enfants malades avec l'association Petits Princes.

Encore merci à tous pour votre soutien, en espérant ne pas vous avoir ennuyé avec ce récit.
J’emmène qui la prochaine fois ?

Je n'ai pas fait de photos, mais Bruno et Christophe en ont fait des tonnes. Voici une sélection: ICI

Hug

5 commentaires:

  1. Magnifique!!!!!!
    Alain

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  2. bravo nous on a vécu par procuration votre course,j'ai jamais été aussi assidu a internet, j’espère que nos messages n’étaient pas trop too much,car écrire en anticipant pour le lendemain....
    bravo a tous
    mag

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  3. Bravo Hug et à tes coéquipiers. J'ai un grand respect pour ce que vous avez fait. Les photos et ton récit nous donne envie de participer, un grand dépaysement. Pourquoi pas à l'an prochain on dit "jamais deux sans trois". Bravo pour ton étape marathon et ton récit. Comme dit Alain "Magnifique" surtout avec "la manière". A bientôt peut être à Méze. david

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  4. Super récit! Comme Mag, j'ai été accro à internet jusqu'à des heures tardives en attente de tes derniers coéquipiers que j'ai pu voir à la webcam pour l'arrivée de l'étape longue! C'était génial ! Nadine

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  5. Pareil ici, c'était super de te suivre avec la webcam et les temps de passage en direct aux CPs... Alors l'arrivée de l'étape longue juste en fin de journée en direct c'était super top. Bravo encore et à bientôt sur les chemins cressois. Yann

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